L'affaire des plombiers, affaire des micros ou Watergaffe, est un scandale impliquant la Direction de la surveillance du territoire (DST) et le journal Le Canard enchaîné.
Le soir du 3 décembre 1973, un journaliste et André Escaro, dessinateur et administrateur du journal, passent devant les nouveaux locaux de l'hebdomadaire et y aperçoivent de la lumière. Sur place, ils surprennent deux « plombiers » en pleins travaux... Ceux-ci sont en réalité des agents de la DST occupés à installer des micros dans les bureaux afin, par exemple, d'identifier les personnes communiquant des informations sensibles au Canard enchaîné1.
Malgré des preuves irréfutables fournies notamment par le Canard lui-même (les plaques d'immatriculation maladroitement camouflées des véhicules des plombiers prouvent que ceux-ci appartiennent aux services de police), la DST nie les faits. Un procès est ouvert, qui donnera raison à l'administration française2. Cette décision sera pourtant très controversée, et l'affaire sera surnommée Watergaffe, en référence auscandale du Watergate qui avait ébranlé les États-Unis quelque temps auparavant.
Depuis cet épisode, l'administration du Canard enchaîné a laissé une plaque commémorative dans ses locaux à l'endroit où les agents avaient percé un mur pour y installer leurs équipements.
L'affaire des plombiers, par son retentissement, a indirectement conduit le Premier ministre, Pierre Messmer et le président de la République,Georges Pompidou, deux mois et demi après les faits, à permuter les ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture lors de la formation dutroisième gouvernement de Pierre Messmer, le 1er mars 1974 : Raymond Marcellin, jusque-là ministre de l'Intérieur et ayant la tutelle de la DST, a ainsi échangé son poste avec celui de Jacques Chirac, ministre de l'Agriculture et du Développement rural.
L'arrivée de Jacques Chirac au ministère de l'Intérieur a eu un effet non négligeable dans la campagne pour l'élection à la présidence de la République du successeur de Georges Pompidou, décédé le 2 avril 1974. L'affaire des plombiers devenant ainsi, parmi d'autres, l'un des éléments qui ont contribué à la victoire de Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle de 1974.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire